1 octobre 2006
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16:33
Dans l'air frais par la fenêtre ouverte un pressentiment
c'est le soir le printemps les parfums nous enivrent
on marche en silence dans les allées d'un parc sur un tapis de fleurs
écroulées sous les arbres dont les branches regorgent
on écoute
on s'arrête
on reprend à marcher
quelque chose voyage
quelque chose revient
une légère vague
flux et reflux
dans l'air du soir écroulé sous les parfums du printemps
la douceur violente d'un mot
d'une main abandonnée sur le cuir d'une banquette
d'une tête oubliée contre un mur
de deux yeux
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dans
premiers pas
30 septembre 2006
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09:12
Reculez pour mieux sauter... Imaginez le précipice qui s'ouvre derrière l'innocent qui recule recule... pour mieux sauter!... et chute chute chute dans le puits sans fond de son ignorance! A partir de là tout se complique puisque depuis le gouffre de sa propre ignorance, le saut est décidément compromis Chaque tentative voit le pauvre bougre cogner son front tremblant contre ce qui le limite et son acharnement l'épuise... Lui fournira-t-on une corde? Non? Ah! Il faut donc grimper pour mieux sauter!
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29 septembre 2006
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13:59
Encore un peu de ce jour éclatant plaqué contre mon attente comme une scène formidable dont on aurait vu tous les actes où l'on chercherait une porte une toute petite porte derrière laquelle tout à coup on ne saurait plus rien derrière laquelle rien ne serait plus comme ''avant'' La grandeur du monde se cacherait derrière? y en a-t-il beaucoup qui ne tournent pas rond à force de tourner en rond sur la grande scène? et qui ne sont pas malheureux mais assoiffés? et de quoi? non pas d'éternité! mais d'une fulgurante correspondance entre leur attente et leur présence par exemple qui mènent leur propre guerre contre la fatalité contre soi-même envers et contre tout "tout contre" tout et qui cherchent une porte une porte une porte à ouvrir derrière laquelle tout commence et recommence qui continue et dure depuis toujours jusque quand?
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29 septembre 2006
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08:00
Dans la cour la scie du menuisier jusque dans l'air bleu humide le passage régulier des voitures un chien aboit la mer serait plate et lisse comme l'huile le matin piquant et limpide les yeux regarderaient droit devant eux loin et ne fixeraient rien
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28 septembre 2006
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17:01
C'est par une nuit de cordes que je commence d'écrire le front tremblant comme si la proue d'un navire s'écrasait à rythme régulier à la surface monstrueuse d'un océan déchaîné les traits de génie fendent l'obscurité humide de la pièce parfois je me lève tourne en rond et rêve d'ouvrir des fenêtres
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